Soul Crystal

Soul crystal



Chapitre 1 :

-« Haaa, ce n’est pas vrai, je suis à nouveau en retard ! » Dit Riuh, un jeune homme de 17 ans qui traversait à toute allure les rues de Kayoh un sac de course dans chaque main. Il était 19h30, sa voisine et amie Eria devait avoir raccompagné sa petite sœur chez lui avant de rejoindre la salle de sport où elle travaillait depuis au moins 10 minutes… Il jura et accéléra sa course.
Malgré son retard, il prit le temps de s’arrêter devant une rue adjacente. Il se retourna et la contempla. Elle était toujours aussi lugubre…
L’allée était si étroite que le peu de lumière qu’il restait ne permettait même pas d’y voir à plus de 20 mètres…
D’un coup, son sang se mit à bouillonner. Son cœur s’accéléra, ses mains devenir moites et des gouttes de sueur se formèrent sur son front. Des symptômes qui apparaissaient à chaque fois qu’il observait cette rue. Plus il restait, plus le malaise s’intensifiait. Il ne savait pas pourquoi, mais son instinct lui ordonnait de fuir. Après une brève résistance, il l’écouta et reprit sa course.

Il était 19h40 quand il arriva devant chez lui essoufflé. Depuis l’extérieur, il pouvait distinguer la lueur d’une lampe dans le salon ainsi qu’un jeu de lumière sur la fenêtre. Sa sœur devait être en train de regarder la télé. Il traversa la petite allée en gravier qui amenait à la porte et entra.
-« Salut Miew, c’est moi. Tu es dans le salon ? » Demanda-t-il.
-« Ouiii » lui répondit-elle.
Il traversa le couloir et franchit la première porte à sa gauche. À son entrée dans la pièce, sa sœur quitta le divan dans lequel elle était confortablement installée et accourut près de lui en commençant à lui raconter sa journée.
Elle avait les cheveux noirs mi-longs qui retombaient de chaque côté de son visage laissant apparaitre ses grands yeux bleus remplis de joie. Il remarqua qu’elle portait encore sa petite robe verte obligatoire dans son école. Et au-dessus d’elle, l’air ondulait comme toujours… Une chose que seule Riuh pouvait voir. Cette ondulation représentait, si on y regardait bien, le visage de Miew qui affichait une expression de joie. Cette image représentait ce qu’elle ressentait en ce moment, il fût heureux pour elle et lui rendit son sourire en lui ébouriffant les cheveux.
-« ça ne te dérange pas de laisser ta sœur seule à la maison ? » le gronda une voix féminine derrière lui. Il se retourna et aperçu Eria debout devant le second canapé l’air renfrogné. Elle fronçait les sourcils sur ses yeux bruns devant lesquels les quelques mèches de cheveux châtaines de sa frange ondulaient. D’ailleurs, l’image au dessus de sa tête ne pouvait laisser aucun doute à Riuh, elle était folle de rage.
-« Eria, tu n’es pas partie donner ton cours ? » s’étonna-t-il surpris ?
-« Bien sûr que non, je n’allais pas laisser Miew seule. Pourquoi as-tu mis autant de temps ? »
-« Il y avait une longue file à la supérette aujourd’hui… Et il n’y avait plus rien à manger ici, j’ai été forcé d’attendre… »
-« Humm… Bon allez, je vais travailler en espérant que mes élèves ne sont pas tous déjà partis. » Conclut-elle sur un ton cassant.
Riuh, la regarda passer devant lui, honteux. Mais ils ne voulaient pas conclure cette discussion sur une si mauvaise note.
-« Heu, Eria ? » osa-t-il
-« Oui ? » demanda-t-elle sur un ton sec.
-« je voulais te remercier pour ce que tu as fait. Encore une fois, je me rends compte que tu es quelqu’un sûr qui on peut compter ma sœur et moi et désolé de t’avoir gâché ta soirée...»
Une fois son discours achevé, elle le fixa quelques secondes puis relâcha ses épaules. Elle sentait qu’il était sincère, il l’avait toujours été. Elle referma la porte dont elle tenait encore la poignée. Au-dessus d’elle, sa représentation se décontracta elle aussi jusqu’à arriver à une expression de neutralité qui ne tarda pas à se transformer en joie.
-« Allez viens, je vais t’aider à faire à manger » lui dit-elle souriante.
Puis elle se dirigea vers la cuisine, laissant Riuh penaud dans l’embrasure de la porte qui menait au salon. Il se ressaisit, la suivit et sourit à son tour, que serait-il devenu sa sœur et lui s’il ne l’avait pas rencontrée ?
-« Hey ! Moi aussi je veux cuisiner avec vous » dit Miew.
Et pour finir, ils se retrouvèrent à trois dans la petite cuisine.

La Soirée fût agréable, à table, Miew fini de leur raconter sa journée à l’école puis ils parlèrent de tout et de rien. Eria les quitta vers 10h. Riuh et sa sœur continuèrent leur conversation un moment, puis Miew partit se coucher. Elle n’avait que 11 ans et devrait se lever tôt demain, il ne fallait pas qu’elle veille trop tard si elle ne voulait pas ressembler à un zombie le lendemain. Quant à Riuh, il prit une rapide douche et essayèrent de coiffer un minimum ses cheveux noir mi long pour qu’ils sèchent dans une position correcte histoire de ne pas ressembler à un porc-épic au matin… Mais rien à faire, ses cheveux restaient en bataille humide ou non. Il termina sa toilette et partit se coucher. Il s’allongea de dos sur son lit, éteignit la lumière et fixa le plafond de ses yeux bleus. Il resta un instant dans cette position à méditer sur son étrange don. Puis il se retourna et ferma les yeux laissant le sommeil le gagner.

Chapitre 2 :

Riuh marchait dans la rue accompagné de ses parents. Ils revenaient du restaurant où ils avaient fêté la fin de l’année scolaire. Il était très tard, les rues étaient désertes et calmes, seuls les rires de la famille Asaki brisaient le silence ambiant.
-« On pourrait couper par la rue Maoei » proposa le père de Riuh.
-« Tu es sûr chéri ? Cette rue est très mal éclairée, elle pourrait faire peur à Riuh » lui répondit sa femme.
-« Hey ce n’est pas vrai, je n’ai pas peur ! » se défendit Riuh.
Ils arrivèrent devant ladite rue.
-« Allez papa, maman on l’a prend, j’ai une surprise pour vous à la maison en plus, on y sera plus vite par ! »
-« Une surprise ? » s’étonna son père.
-« Oui ! » dit-il fière de lui.
-« Hé bien c’est parti alors, j’ai hâte de voir ce que tu nous as préparé » conclut sa mère souriante.
Puis ils s’engagèrent la petite rue étroite. Il n’y avait aucun lampadaire, on ne pouvait pas voir à plus de deux mètres. Enfin, la traversée ne durerait pas plus de 2 minutes…

Désireux de montré son courage, Riuh libéra ses mains de l’emprise de ses parents et courut tête baissée en criant :
-« je vais voir s’il n’y a pas de méchant plus loin ! »
-« Riuh attend !! » cria sa mère.
Mais il était obstiné et poursuivit sa course sur une trentaine de mètres. Soudainement, il commença à manquer d’air, il se sentit oppressé, un sifflement désagréable apparut dans sa tête, il se mit à trembler, les battements de son cœur s’accélérèrent. Il crut d’abord que c’était la fatigue, mais il y avait autre chose. Il se retourna. Derrière lui, ses parents couraient gaîment. De là où il était, il ne distinguait que l’ombre de leur corps grâce aux lampadaires de la rue adjacente d’où ils venaient. Puis la lumière disparut subitement. Quelque chose d’immense venait de tomber derrière ses parents. Ils ne les voyaient plus, la seule chose qu’il pouvait distinguer, c’était cette masse noire monstrueuse derrière eux. La chose bougea doucement, Riuh plissa les yeux pour mieux voir. Il voulait crier, avancer vers ses parents, mais il en était incapable, son corps refusait de répondre… Lentement, l’ombre s’agrandit et prit une forme presque humaine. Riuh redoubla d’effort, il supplia son corps de bouger, mais rien à faire, il était tétanisé. Il crut distinguer une forme de bras terminée par une main munie de 3 longues griffes s’élever lentement au-dessus de la créature. Il s’arrêta un instant, et dans un cri effroyable abattit son membre devant lui. Riuh entendit sa mère crier. Puis la créature balança ses deux bras autour de lui dans une frénésie meurtrière. Un corps vola contre le mur encore faiblement éclairé. Riuh ne sut dire s’il s’agissait de sa mère ou de son père, mais il était sûr que ce corps était celui d’un de ses parents… Devant ce spectacle, sa voix se libéra dans un cri aigu intense et insupportable. Au loin, la créature sembla le remarquer et commença à courir vers lui dans un mugissement bestial. Le corps de Riuh échappa une nouvelle fois à son contrôle sous l’effet de la colère qui se jeta à son tour sur la bête.
À droite de l’endroit où la créature se tenait un peu plus tôt, il vit un de ses parents à genoux une main tendue vers lui. Cette personne s’illumina d’une lueur bleutée et cria :
-« Zahyu Hin ». La voie était celle d’une femme, c’était sa mère ! Suite à ces mots, la lumière bleue s’intensifia et se projeta sous la forme d’un éclair dans sa direction. L’instant d’après, l’éclair était sûr lui, l’aveuglant…

Riuh se réveilla d’un bond, haletant. Encore ce même rêve… Ce cauchemar, ce souvenir qu’il était condamné à vivre et revivre depuis cette soirée tragique… Il s’assit sur son lit. Il prit le temps de reprendre ses esprits. Il était 2h du matin. Dehors, la nuit était bien étoilée et le ciel lumineux, c’était la pleine lune… Il observa un instant le ciel et se leva d’un bond. Il s’habilla rapidement et quitta sa chambre le plus discrètement possible pour ne pas réveiller Miew… Il traversa le hall et arriva devant la porte d’entrée. Il inspira et sortit. Il ne savait pas exactement ce qu’il avait en tête, mais il allait dans la rue Maoei, cette rue qui avait changé sa vie…